S’agissant des acides gras de la famille oméga-6, la situation est compliquée dans la mesure où ils sont les pourvoyeurs des précieux acides gras essentiels, indispensables pour l’organisme puisque celui-ci est incapable de les synthétiser. Il en faut donc un peu… mais nous en absorbons beaucoup trop. Et ils possèdent une action pro-inflammatoire…
Le Pr Gérard Ailhaud a démontré qu’un excès d’acides gras oméga-6 dans l’alimentation favorise la transformation des préadipocytes en adipocytes et donc contribue au développement du tissu adipeux. Ces mêmes travaux menés conjointement avec le Dr Florence Massiéra indiquent en outre que l’on peut créer de nouveaux adipocytes avec une alimentation riche en acides gras insaturés oméga-6. Imaginez une zone de stockage qui ne ferme jamais même si il n’y a rien à stocker et qui se tient toujours prête à se remplir… et à créer de nouveaux espaces de stockage.
Malheureusement pour nous, les oméga-6 se cachent aujourd’hui un peu partout : dans les huiles de tournesol, de maïs et de soja, mais également dans la viande et le lait puisque le bétail est le plus souvent nourri de tourteaux de soja, de maïs et de tournesol…
Les oméga-3 exercent une action contradictoire qui s’oppose aux effets délétères des oméga-6. Ces oméga-3 sont présents dans l’huile de colza, l’huile de noix et l’huile de lin, dans les poissons gras (saumon, sardines, harengs, anguille), ainsi que dans le lait et les yaourts de brebis et de chèvre (qui mangent de l’herbe, source d’oméga-3, à l’inverse des vaches aujourd’hui principalement nourries avec des tourteaux riches en oméga-6), les aliments provenant d’animaux dont l’alimentation est enrichie en oméga-3 (filière « Bleu-Blanc-Cœur »), les épinards, les choux, le cresson, la mâche. Du fait du mode de fonctionnement antagoniste des oméga-3 et 6 dans notre organisme, il ne sert absolument à rien de se gaver d’oméga-3 si on ne réduit pas sa quantité d’oméga-6. Le secret du bien-être réside dans l’équilibre des apports. Dans l’idéal, nous devrions consommer un oméga-3 pour cinq oméga-6. En France, nous sommes plutôt à un rapport d’un oméga-3 pour dix-huit oméga-6 (et un pour quarante-huit aux États-Unis !).