Si nul ne peut plus ignorer aujourd’hui, au sein de nos sociétés surmédiatisées, les effets délétères de la malbouffe sur l’appareil cardio-vasculaire, on sait moins que nos mauvaises habitudes alimentaires attaquent aussi notre foie. Ainsi, quelque soixante-dix millions d’Américains souffriraient actuellement de stéatose hépatique non alcoolique, aussi appelée stéatose métabolique, NASH (nonalcoholic steatohepatitis) ou encore NAFLD (nonalcoholic fatty liver disease) en anglais et FGNA (foie gras non alcoolique) en français. La NASH est une maladie en pleine expansion dans le monde industrialisé et directement liée aux déséquilibres alimentaires, à l’obésité (80 % des cas) et au surpoids. La NASH est une maladie indissociable de la résistance à l’insuline car l’hypersécrétion d’insuline observée chez les amateurs au long cours de sucreries (l’organisme sécrète de plus en plus d’insuline pour ramener le taux de sucre sanguin à un niveau normal) perturbe le métabolisme des acides gras dans le foie. Ce qui conduit à une accumulation de graisses (triglycérides) dans les cellules du foie, ou stéatose, avec une augmentation du volume de cet organe. À ce stade, la NASH est détectable à la palpation (on pratique une échographie pour confirmer le diagnostic) et il s’agit à ce moment encore d’une maladie bénigne et réversible. Mais en l’absence de mesures hygiéno-diététiques – en clair d’un régime adapté – le patient encourt une dégénérescence des cellules hépatiques en tissu fibreux : c’est la fibrose, laquelle évoluera dans 15 % des cas vers une cirrhose du foie, voire un cancer. Ajoutons que la NASH et l’insulino-résistance fonctionnent comme un cercle infernal qui fait le lit du prédiabète et, à terme, du diabète de type II.