Le cerveau oscille en permanence entre besoin et plaisir. C’est là tout l’enjeu des relations entre deux zones clés appelées noyau arqué et noyau accumbens. Le noyau arqué, qui se situe dans l’hypothalamus, fait partie du tronc cérébral, c’est-à-dire de la partie appelée à tort « cerveau reptilien », est le domaine de l’instinct. Là siège le besoin de se nourrir pour combler sa faim. Le noyau accumbens, en revanche, appartient à un secteur moins « archaïque » du cerveau où figure le siège de l’hédonisme. C’est en son sein qu’est géré le circuit de la récompense. L’équilibre de ces deux fonctions constitue donc un aspect essentiel du comportement alimentaire et plus largement du comportement des individus en général . L’hédonisme implique des comportements du type de celui induit par la célèbre madeleine de Proust : le cerveau veut retrouver un souvenir sensoriel agréable. Il obéit à une corrélation entre le goût et la mémoire de l’instant de plaisir. Cette notion de plaisir explique que chacun de nous soit attaché à une seule madeleine et pas à une douzaine… et que celle-ci ne soit jamais ni du poisson bouilli ni des brocolis ! En général, nos souvenirs bienheureux font appel aux lipides ou aux glucides, l’idéal étant une combinaison des deux ! Difficile de résister. Si le métabolisme et l’hédonisme (donc nos comportements alimentaires) fonctionnent à l’unisson, nous sommes en bonne santé, en cas de décalage, des troubles apparaissent et si notre recherche d’hédonisme nous incite à aller à l’encontre de notre métabolisme, c’est l’addiction et/ou la maladie.